l'inondation une expérience vécu par un témoin .... module 4

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texte raconté par un victime de l'inondation 

Le samedi matin, il pleuvait, mais il n’y avait rien d’inquiétant, on n’avait rien entendu dire. On était au lit le samedi matin, j’étais avec ma femme et ma fille. J’étais au lit. Sept heures trente, j’ai été aux waters, je me suis levé, rien, absolument rien. Et quand j’ai tiré la chasse, la chasse a fait un drôle de bruit, ça faisait un bruit comme un vbroup ! Vbroup ! On avait, coïncidence et heureusement d’ailleurs, on avait oublié de fermer les volets de la cuisine, de la fenêtre de la cuisine, les vitres oui, mais pas les volets. Alors machinalement quand je suis revenu, je suis allé à la cuisine voir par la fenêtre, on avait trois véhicules sur le parking, ils étaient sous l’eau. Et puis, bien sûr il y avait de l’eau partout. Quand j’ai vu ça, vite, j’ai été réveiller ma femme et ma fille, et à ce moment-là, je l’ai vue à la porte d’entrée, elle entrait dans le couloir. Et après, ça a été à vitesse grand V. Le temps d’aller réveiller ma fille qui me demandait ce qui se passait, ma fille et ma femme, dépêchez-vous, l’eau rentre dans la maison, on est inondés. Le temps de s’habiller et tout, on en avait déjà aux genoux, incroyable, et on ne pouvait plus sortir de la maison. On ne pouvait plus sortir du fait qu’elle est surélevée, on n’avait plus de voiture. L’eau était au-dessus des capots des véhicules, et au bout de très peu de temps, on ne voyait plus que le bout de l’antenne des véhicules parce qu’il y avait plus de deux mètres à l’extérieur, en contre-bas. On voyait le bout des antennes, j’avais une Twingo à ce moment-là, les deux autres, non, c’était des véhicules un peu plus lourds. Je l’ai vue monter comme un bouchon, pivoter sur elle-même, et être emportée par le courant, c’est léger une Twingo, mais ça a une force incroyable. Il y avait un courant terrible. Parce qu’on l’a vu par la fenêtre, il y avait un courant… et ça charriait de tout, des planches, des portes, de tout, toutes sortes de matériaux. Mais à une vitesse, c’était un véritable torrent, mais la vitesse, la vitesse ! Et paraît-il, ça s’est su par la suite bien sûr, il y a eu la rupture de la digue de Sallèles, et en venant par ici, il y a une voie ferrée qui passe juste avant Sallèles, une voie ferrée, qui est en hauteur bien sûr et un passage pour la route sous la voie ferrée. Donc ça fait une deuxième digue pour ainsi dire, ça fait une retenue d’eau, l’eau passait mais compte tenu de la quantité d’eau, l’eau passait, mais le passage était trop petit pour avaler tout, donc ça faisait une retenue d’eau. Et quand cette seconde digue a lâché, il y a eu une vague qui a déferlé et c’est pour ça que c’est monté si vite, si ça s’était fait progressivement, ça n’aurait pas monté si vite. Mais là, la vague !… vous vous rendez compte de la quantité d’eau que ça faisait parce que je ne sais pas si vous l’avez vue la voie ferrée, elle est plus haute que ma maison. Vous vous rendez compte de la retenue d’eau, alors ça a fait une vague qui a déferlé et c’est pour ça que ça a fait beaucoup de dégâts. Ça a détruit pas mal de choses, des murs, des arbres. Moi, j’avais un Bleu d’Arizona, il était couché par terre, couché par terre évidemment. Alors après quand l’eau est montée évidemment avec tout ce que ça peut comporter. On s’est retrouvés avec un mètre soixante à l’intérieur, les portes d’intérieur, comme elles étaient ouvertes, toutes dégondées les portes intérieures flottaient. Les portes qui étaient fermées, d’accord mais celles qui étaient ouvertes se sont dégondées et elles flottaient. Tout flottait bien sûr, tables, le frigidaire, un mètre soixante d’eau, vous vous rendez compte, et c’est là que ça a été terrible. Et on a assisté à ça impuissants parce que, comment faire ? On ne pouvait plus sortir, on ne pouvait pas monter sur le toit, on n’avait rien. J’avais trois échelles, mais je les avais dehors, qu’est-ce que vous voulez aller les chercher ? J’ai voulu y aller, ma fille m’a retenu et elle a eu raison parce qu’est-ce qui se serait passé si j’étais sorti avec le courant ? Et là, on attendait en se posant des questions bien sûr, on avait perché ma femme sur… à ce moment-là, j’avais un meuble de salle à manger qui était haut, alors on avait perché ma femme en hauteur avec ma fille parce qu’elle était vraiment affolée ma femme, nous aussi, bien sûr mais on ne le montrait pas. Et avec ma fille, on a ouvert la fenêtre de la cuisine, à quoi ça servait ? Il y avait un mètre soixante d’eau à l’intérieur de toute façon, il ne pouvait pas en entrer davantage, pour nous mettre à la fenêtre et signaler notre présence parce qu’on voyait passer des hélicoptères hélitreuiller des gens. Alors on assistait de cette position, on voyait l’hélicoptère et la personne qui était hélitreuillée. Mais personne ne nous voyait. On était sur la fenêtre, on se tenait d’une main pour pouvoir se mettre à l’extérieur et faire signe et appeler. À un moment donné, l’hélicoptère est arrivé et il nous a aperçus, ils étaient deux, je me souviens, ils étaient deux, on les voyait bien. Alors ils se sont approchés, je me suis dit, ça y est, on est sauvés, j’ai dit à ma femme, ça y est, c’est bon, on vient nous chercher, c’est bon. Seulement l’hélicoptère est resté un moment, ils discutaient entre eux, on les voyait bien, on leur faisait signe, ils nous regardaient mais seulement comment nous prendre ? Ils ne pouvaient pas nous prendre. Si on avait été sur le toit, le gars serait descendu avec le treuil, il nous aurait arrimés et ils nous auraient montés. Mais là, étant sur la fenêtre, il ne pouvait pas descendre, il se serait posé où ? Dans l’eau ? Il ignorait la hauteur de l’eau et en plus il y avait plus de deux mètres, donc il se serait posé, il aurait disparu. Alors il est parti, je comprends. Il y avait d’autres personnes à sauver. Donc je ne lui en veux pas d’être parti et de nous avoir laissés, j’ai réalisé, il faut quand même être franc et honnête, il ne pouvait rien pour nous. Et après, on a entendu des voix le long de la route, on a appelé, et là, on nous a entendus et c’était des gens qui passaient avec un bateau pneumatique. Je suppose qu’ils voulaient aller au village. Ils nous ont entendus. Seulement avec le courant, ils avaient… j’ai vu le moment où ils allaient chavirer. Seulement, ils étaient pleins, ils n’ont pas pu nous prendre. On nous a dit, patientez, on reviendra. Je dis, nous sommes trois, trois d’accord. Ils sont repartis et puis il y a eu une barque qui est arrivée enfin, elle est arrivée par la route et elle est entrée chez nous et elle est venue juste à hauteur de la fenêtre de la cuisine pour nous prendre. Seulement, ça faisait un bon moment qu’on entendait les cris d’une femme mais alors vraiment les cris d’une femme affolée, affolée d’après ses cris. Je leur ai dit, parce que je ne voyais pas, après vous irez voir de ce côté parce que j’entends des cris d’une femme, je ne sais pas, mais ça a l’air sérieux. Alors le gars nous a dit de patienter quelques minutes. Bien sûr, j’avais pris des repères pour voir le niveau de l’eau qui montait, qui montait toujours. Et là, depuis un moment, j’avais pris des repères juste au bas des tuiles de mon barbecue, vous voyez. [Il me montre le barbecue] Et ça ne montait plus ! Alors, c’est bizarre à dire parce que dans ces cas-là où on se pose des questions sur ce qu’on va devenir, évidemment parce que quand on voit l’eau monter, monter… on se demande… Et à un moment donné quand on voit que l’eau ne monte plus, on est presque heureux. Dans son malheur, on arrive à être content parce qu’on se dit, l’eau ne monte plus, c’est déjà ça. Alors, là, j’ai dit, au point où on en est, dix minutes de plus ou de moins, alors il s’est reculé avec la barque et il a aperçu la femme, notre voisine. Il a dit, c’est sérieux, je crois que c’est plus urgent qu’on aille la voir, elle. J’ai dit, allez-y, c’est normal. La pauvre femme, elle était seule dans sa maison et elle a eu de l’eau presque au plafond. Alors, elle a pris un canot pneumatique d’enfant, de plage, elle est montée là-dedans seulement avec le courant, elle était donc dans le bateau. Elle se cramponnait aux branches basses des arbres qu’il y a autour de chez elle. Et c’est pour ça qu’elle criait, qu’elle criait parce qu’elle ne pouvait plus tenir, elle tenait… C’est pour ça qu’ils sont allés la sauver. Et après, j’ai su, par elle, qu’il l’avait envoyée en clinique à Béziers tellement elle était choquée. Alors, après, on attendait toujours. Et au bout d’un moment, on ne s’y attendait pas, ils sont arrivés par ici, parce que le portail extérieur n’y était plus, il était parti. Ils sont arrivés par là en barque [côté route]. Ils sont montés par le toit, ils nous ont récupérés à la fenêtre mais depuis le toit. Ils nous ont hissés. Il y en a un qui est rentré parce qu’il était assez grand, il est entré, il a pris ma femme sur les épaules, il est revenu et il a monté ma femme par là, ce petit toit du garage. Et ma fille et moi, nous, on a été hissés par le toit. Il avait attaché une corde au mât de l’antenne télévision. Et en se tenant à la corde, on est montés sur la barque. De là, on est partis dans ce sens parce que pas loin d’ici, c’est à sec la route [en direction de Capestang] On ne dirait pas mais à cette hauteur-là, c’était à sec la route. Et en partant par là, tellement il y avait du courant, devant nous, il y avait une barque avec des gens à bord avec une femme notamment et ses deux petites filles et ils ont chaviré. On les a vus. Ils sont partis dans le sens du courant et ils ont été arrêtés par une haie de sapin. Ils se sont accrochés là. Et c’est là qu’on a vu l’hélicoptère arriver, il avait dû être prévenu par radio sans doute, l’hélicoptère est arrivé et il est descendu pour les récupérer. Seulement en descendant, avec les pales, nous on faisait comme ça [geste de tanguer], on allait chavirer aussi. Alors, on a fait demi-tour, on est revenus par ici en attendant, et dès que l’hélicoptère est parti, on a repris la route jusque là-bas. Et, là-bas, on a été recueillis par des gens qui habitent là-bas, que je connais d’ailleurs. On n’était pas les seuls, on était peut-être… dix, douze personnes. Ils nous ont donné de quoi nous restaurer, des boissons chaudes et tout. Et de là, on nous a pris, on nous a amenés à Capestang d’abord, puis Puisserguier. On a passé la nuit là-bas. Très bien accueillis d’ailleurs. Roger Sambra, habitant des Olivettes



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