Même quand on pense la maîtriser, la langue française
est parsemée d’embûches et les risques de faire des fautes lorsque l’on écrit
un e-mail à un collègue ou rédige un rapport de réunion sont nombreux.
Rappel de quelques
règles orthographiques
1. Les adverbes en ‘ment’: un ou deux
‘m’?
Fréquemment, remarquablement, abondamment... Vous ne
savez jamais avec certitude dans quel cas la consonne redouble? Retenez la
règle qui s’applique: si la syllabe ‘ment’ estprécédée du son ‘a’ écrit avec un ‘e’ ou un ‘a’, l’adverbe prend deux ‘m’, comme par exemple
‘évidemment’ ou ‘élégamment’. Si la syllabe ‘ment’ est précédée d’un son
‘e’, comme dans ‘notablement’, il ne faut qu’un seul ‘m’.
2. ‘ai’ ou ‘ais’?
Parfois, il est difficile de distinguer le futur ‘ai’
du conditionnel ‘ais’. La différence de prononciation, ‘é’ pour premier, ‘è’
pour le deuxième, permet normalement de faire la distinction, mais la nuance
devient de plus en plus imperceptible. La solution consiste alors à mettre la phrase à la troisième
personne du singulier, où la différence sera bien plus
évidente.
Confronté à un dilemme entre ‘j’aurai’ ou ‘j’aurais’,
‘il aura’ ou ‘il aurait’ règlera aisément votre problème.
3. Cent ou cents? Mille ou milles?
En pleine comptabilité, vous voilà assailli d’un doute
lors de la rédaction de vos chèques. 3.300 euros : faut-il mettre des ‘s’
à ‘mille’ et ‘cent’?
La règle concernant l’orthographe des chiffres est
simple: ils
sont invariables à l'exception de ‘vingt’ et de ‘cent’, qui prennent un ‘s’
lorsqu'ils sont multipliés et qu'ils ne sont pas suivis d’un autre chiffre. ‘80’ sera donc écrit ‘quatre-vingts’, tandis que ‘83’
sera ‘quatre-vingt-trois’. ‘120’ sera ‘cent vingt’ ; ‘300’, ‘trois
cents’ ; et ‘320’, ‘trois cent vingt’.
Attention, une exception subsiste: on écrit
‘quatre-vingts millions’ car millions, tout comme milliards, n’est pas
considéré comme un chiffre mais comme un nom.
4. Sensé ou censé? Davantage ou
d’avantage?
Les homonymes sont un autre casse-tête : ces mots
se prononcent de la même façon, mais dont le sens varie. Parmi les plus
courants, les homonymes ‘sensé’ et ‘censé’. Alors que le premier signifie avoir du bon sens, le second indique être supposé faire quelque chose.‘Davantage’ et ‘d’avantage’ posent également souvent
problème. Le premier est synonyme de ‘plus’, tandis que le second signifie
‘gain’ ou ‘privilège’
5. ‘a’ ou ‘à’?
Une autre erreur fréquente est de confondre le ‘a’ du
verbe ‘avoir’ et la préposition ‘à’. Pour reconnaître lorsque vous avez affaire
au verbe, changez
de personne ou de temps lors
de la relecture. Confronté à une phrase comme ‘Il a à faire’, passez par
exemple à l’imparfait : en disant ‘il avait à faire’, la différence entre
verbe et préposition deviendra évidente.
6. L’accord du participe passé
L’accord du participe passé est sans conteste la
principale pierre d’achoppement de la langue française. Le correcteur
automatique sur les ordinateurs ne reconnait généralement pas ces fautes, et
c’est donc à vous de ne pas vous tromper!
La règle de base est la suivante: le participe passé
conjugué avec l'auxiliaire ‘être’ s'accorde en genre et en nombre avec
le sujet du verbe, comme
dans le cas de ‘elles sont parties en réunion’. Avec l'auxiliaire "avoir", le
participe passé s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet
direct (COD), si celui-ci est placé avant. S'il est placé après, alors le participe passé reste
invariable. Ainsi, on écrit ‘j'ai mangé des tomates’, mais ‘les tomates que
j'ai mangées’.
Bien sûr, le problème n’est pas aussi simple que
cela. Des exceptions, notamment dans le cas de certains verbes pronominaux,
restent valables, comme, par exemple : ‘elles se sont succédé’. La
meilleure solution pour éviter les fautes reste alors de consulter une grammaire,
de plus en plus souvent disponibles en ligne également.
7. ‘Chasse-neige’, ‘chasses-neiges’ ou
‘chasse-neiges’?
Le pluriel des noms composés constitue également une
difficulté. L’accord dépendra de la nature des mots: en règle générale, noms et
adjectifs sont accordés tandis que verbes, adverbes et prépositions restent
invariables. Ce petit tableau devrait vous aider à y voir plus clair :
verbe + nom |
Le verbe
reste invariable. Le nom prend le pluriel selon le sens:
• des chasse-neige • des porte-monnaie • des tire-bouchons • des couvre-pieds • et : un porte-avions, un sèche-cheveux |
nom + nom
|
En
général, les deux noms prennent la marque du pluriel:
• des choux-fleurs • des sourds-muets • mais des timbres-poste (= de la poste), des stations-service (= pour le service) et des pauses-café (= pour prendre un café) |
nom +
adjectif ou adjectif + nom
|
D’une
manière générale, les deux éléments prennent le pluriel:
• des coffres-forts • des grands-mères (peut aussi s’écrire: des grand-mères) • des beaux-frères • des plates-bandes Mais quand le premier élément se termine par -o, il est invariable : des Anglo-Saxons, des micro-ondes. |
adverbe +
nom
|
L’adverbe
est invariable:
• des en-têtes • des arrière-boutiques |
autres
noms composés
|
• verbe
+ verbe : des savoir-vivre, des va-et-vient et des
laissez-passer (invariabilité)
• proposition : des pince-sans-rire (invariable) |
Attention toutefois : une fois encore, des exceptions
subsistent. N’hésitez donc pas à consulter le dictionnaire, dans lequel
l’accord au pluriel sera indiqué. Vous pouvez également vous constituer
une petite liste pense-bête reprenant les mots composés que vous utilisez
fréquemment.
8. ‘Madame le directeur’ ou ‘Madame la
directrice’?
Selon l'Académie française, ‘la distinction des sexes
n'est pas pertinente pour rendre compte de la différence entre les genres
grammaticaux, et le
genre non marqué est préférable, lorsque l'usage ne s'y oppose pas pour les
noms de titres, professions, fonctions: le juge, le délégué, le docteur, le
président désignent indifféremment des femmes."
L'Académie reconnait l'existence de la directrice, de
la pharmacienne et de l'avocate. Interdiction en revanche de dire une auteure,
une écrivaine ou une députée. Evidemment, l’usage courant ne respecte pas toujours les
recommandations académiques. Encore une fois, le
dictionnaire reste le meilleur outil pour vérifier quels mots se féminisent ou
pas.
9. ‘Dis’ ou ‘dit’?
La terminaison du participe passé issu des verbes du
troisième groupe, à savoir les verbes en ‘aître’, ‘oître’, ‘dre’, ‘re’, ‘oir’
et certains verbes en ‘ir’, souvent muette, pose également problème. Comment
savoir si l’on doit écrit ‘j’ai dit’ ou ‘j’ai dis’?
En féminisant la phrase, vous pourrez
détecter la terminaison du participe passé. Par exemple, pour être
sûr de l’orthographe de ‘j'ai retranscrit la conférence’, tournez la phrase en
‘la conférence a été retranscrite’. La prononciation de la terminaison au
féminin vous permettra de savoir qu’il faut un ‘t’ à la fin.
10. ‘é’ ou ‘è’?
Les différences de prononciation rendent parfois la
différence entre les ‘é’ et les ‘è’ difficilement audible. A l’écrit, comment
savoir alors s’il faut employer un accent aigu ou un accent grave?
Premièrement, il faut s’assurer que le son ‘é’ ou ‘è’ doit bien être
marqué d’un accent à l’écrit. La règle qui
vaut est la suivante: la lettre e ne reçoit un accent aigu ou grave que si
elle est en finale de la syllabe graphique: ‘é/tude’ mais
‘es/poir’, ‘mé/prise mais mer/cure’, ‘inté/ressant’ mais ‘intel/ligent’.
Cette règle connaît les exceptions suivantes:
- On met un accent grave sur ‘es’, dont le son est accentué, qui termine le mot et n'est pas la marque du pluriel, comme dans ‘accès’, ‘progrès’ (avec s non prononcé), ‘aloès’, ‘herpès’ (avec s prononcé), etc.
- Dans certains composés où les deux éléments, peu importe la coupe syllabique, continuent à être perçus chacun avec sa signification propre, le premier porte l'accent aigu. Exemples : télé/spectateur (contrairement à téles/cope), pré/scolaire (contrairement à pres/crire), dé/stabiliser (contrairement à des/tituer).
Cette règle connaît les exceptions suivantes:
- On met un accent grave sur ‘es’, dont le son est accentué, qui termine le mot et n'est pas la marque du pluriel, comme dans ‘accès’, ‘progrès’ (avec s non prononcé), ‘aloès’, ‘herpès’ (avec s prononcé), etc.
- Dans certains composés où les deux éléments, peu importe la coupe syllabique, continuent à être perçus chacun avec sa signification propre, le premier porte l'accent aigu. Exemples : télé/spectateur (contrairement à téles/cope), pré/scolaire (contrairement à pres/crire), dé/stabiliser (contrairement à des/tituer).
Ensuite, pour différencier accent grave et aigu, il faut s’en tenir à la règle suivante: la lettre
‘e’ ne prend l'accent grave que si elle est précédée d'une autre lettre et
suivie d'une syllabe qui comporte un e muet. Dans les autres cas, le ‘e’ sera
marqué d’un accent aigu. D'où les alternances: ‘aérer’, ‘il aère’ ;
‘collège’, ‘collégien’ ; ‘célèbre’, ‘célébrer’…
Dans les mots ‘échelon’, ‘élever’, la lettre ‘e’ n'est pas
précédée d'une autre lettre.
À cette règle font exception : les mots formés à l'aide des préfixes dé- et pré- , comme se démener, prévenir, et quelques mots, comme médecin, ère et èche.
À cette règle font exception : les mots formés à l'aide des préfixes dé- et pré- , comme se démener, prévenir, et quelques mots, comme médecin, ère et èche.
D’autres anomalies sont à noter, comme par exemple:
‘un événement’, ‘je considérerai’, ‘puissé-je’, etc.
11. Avec ou sans trait d’union?
Pour lier plusieurs mots, l’emploi du trait d'union
est parfois obligatoire. Son utilisation est régie par certaines règles de
base.
Par exemple, si le pronom sujet est placé après le
verbe, on liera les deux éléments par un trait d’union : ‘était-ce’,
‘veux-tu’ ou ‘jouons-nous’. Idem pour le ‘t’ intercalé à la troisième personne
du singulier, comme dans ‘va-t-il’. ‘Ci’ et ‘là’ requièrent également le trait
d’union, comme ‘celui-ci’ ou ‘celui-là’.
12. ‘Robes bleues’ mais ‘jupes
marron’
En règle générale, l'adjectif de couleur
s'accorde : ‘des robes vertes’, ‘des fleurs bleues’. En revanche, si un
nom est utilisé pour désigner une couleur, comme marron, par exemple, il est
invariable. 5 exceptions sont toutefois à noter: rose, mauve, pourpre, écarlate
et fauve. On écrit donc des ‘jupes marron’ et des ‘jupes roses ou mauves’.
Les adjectifs de couleur composés restent aussi
invariables: ‘des briques rouges’ mais des ‘briques rouge vif’, des ‘pommes
vertes’, mais ‘des murs vert pomme’, ‘des pulls bleus’ mais ‘des chemises bleu
clair’.
13. ‘é’ ou ‘er’?
Il est très fréquent de confondre ‘é’ et ‘er’. Il
existe toutefois un moyen simple et rapide d’éviter les fautes d’inattention.
Il suffit de remplacer le mot dont vous doutez par un verbe comme ‘faire’: si on entend ‘faire’, il faut
écrire ‘er’, si l’on entend ‘fait’, il faut écrire ‘é’.
14. Participe présent ou adjectif verbal?
Il n’est pas toujours évident de différencier le participe
présent, invariable, et l'adjectif verbal, qui s’accorde. Pour résoudre le problème, il faut une fois encore mettre la phrase au féminin. Face à la phrase ‘Je pense montrer ce papier
intéressant le conseil d'administration’, remplacez ‘papier’ par ‘note’, et
vous constaterez que le mot ‘intéressant’ reste dans ce cas-ci invariable.
Attention, dans certains cas, participe
présent et adjectif verbal ne s'écrivent pas de la même manière: fatiguant,
convainquant, communiquant sont des participes présents alors que fatigant,
convaincant, communicant sont des adjectifs.
15. ‘a priori’ et pas ‘à priori’
Le français garde de nombreuses traces de ses origines
latines. Nous continuons notamment à utiliser de nombreux mots latins, mais les
‘francisons’ de plus en plus. Ainsi, L’accord au pluriel selon la forme latine,
comme ‘des scenarii’, par exemple, se perd, et l’on recommande à présent l’emploi du ‘s’ pour marquer le
pluriel: ‘des maximums’ et non ‘des maxima’.
En revanche, il faut prendre garde aux formules
latines reprises telles quelles en français, comme ‘a contrario’, ‘a
posteriori’ ou ‘a priori’, qui ne prennent pas d'accent.
Enfin, mémorisez les formules fréquemment utilisées dans le milieu professionnel, comme le classique ‘curriculum vitae’, ‘nota bene’, le ‘in fine’ (à la fin), le ‘stricto sensu’ (au sens strict du terme) ou le ‘ad hoc’ (adéquat).
Enfin, mémorisez les formules fréquemment utilisées dans le milieu professionnel, comme le classique ‘curriculum vitae’, ‘nota bene’, le ‘in fine’ (à la fin), le ‘stricto sensu’ (au sens strict du terme) ou le ‘ad hoc’ (adéquat).
شكرا جزيلا
ردحذف